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UNE DE PERDUE

quelques bonnes raclées aux membres du Doric Club et aux L. P. S.

— Mais la Chambre d’Assemblée ?

— Il m’est tout à fait impossible, Milord, de me former une opinion sur une question d’une aussi haute importance, et dans laquelle Votre Excellence est bien meilleur juge que moi, pourvu qu’elle ne juge que d’après elle-même et non d’après ceux qui l’entourent. Mais veuillez, je vous conjure, ne pas oublier une chose, Milord ; c’est que le peuple qui ne voulut pas se joindre aux colonies anglaises révoltées, et qui préféra rester soumis à la Grande Bretagne ; le peuple qui marcha joyeusement aux frontières en 1812, et versa son sang à Châteaugay et ailleurs pour défendre le drapeau anglais, ne doit pas légèrement être traité de rebelle. Si cette colonie eut été anglaise en 1775, elle se fut révoltée. Milord, votre esprit et votre jugement, doivent vous faire apprécier les raisons qui m’ont fait parler avec un peu de chaleur peut-être, mais avec franchise et avec conviction.

— Merci, M. de St. Luc, je réfléchirai à ce que vous venez de me dire.

Le Procureur-Général Ogden, ôtait venu demander au gouverneur un moment d’entretien. Sir Arthur prit le bas de St. Luc, et passa avec lui dans la salle de danse.

— Le gouverneur est un excellent homme, dit Sir Arthur à St. Luc, mais il est faible. S’il était laissé à lui-même, il donnerait droit à la Chambre d’Assemblée. Son entourage d’ici et ses instructions d’Angleterre le mettent dans une fausse position, qu’il comprend bien, mais dont il n’a pas l’énergie de se tirer. Il m’a dit qu’il allait solliciter son rappel.