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UNE DE PERDUE

Hermine, ce sera à lui à gagner son amitié. Vous le présenterez à votre sœur, n’est-ce pas, mademoiselle ? J’espère que vous m’aiderez à le garder aussi longtemps que possible parmi nous, car il parle déjà de partir.

— Vous me faites beaucoup d’honneur, Milord, répondit Madame de St. Dizier ; je tâcherai de m’acquitter, du mieux qu’il me sera possible, de la double charge que vous me confiez.

— Je n’attendais pas moins de votre bonté — puis, se tournant du côté de M. de St. Luc, Lord Gosford lui dit :

— Maintenant que vous êtes entre bonnes mains, je vous quitte pour aller rejoindre Sir Arthur, qui sera content de vous voir ; mais ne vous pressez pas.

— Madame est trop bienveillante, dit St. Luc en faisant un salut respectueux ; je crains qu’elle n’ait un bien mauvais élève à guider. Demandez à Mademoiselle Clarisse, combien peu je suis aimable et galant.

— Je pourrais mal vous juger, Monsieur ; et d’ailleurs, ajouta Clarisse, d’un ton moitié hésitant moitié badin, depuis un an vous avez pu changer.

Hermine, qui ne put s’empêcher de sourire, regarda M. de St. Luc dont les traits exprimaient la satisfaction et la joie.

— Oh ! je n’ai pas changé, Miss Clarisse ; je suis toujours le même, un rude marin qui ne s’est pas encoro poli au contact du beau monde ; qui parle comme il pense, et souvent ne pense pas comme les autres, et qui aurait besoin d’une main charitable et amie, pour le conduire à travers tous les écueils et