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DEUX DE TROUVÉES.

venaient de sonner, et une longue file de voitures semblait stationner à la porte, quoiqu’elles se succédassent avec rapidité, les unes prenant la place de celles qui partaient.

La musique du régiment en garnison dans la ville, préludait à un quadrille, quand le Gouverneur entra dans la salle de danse, ayant à son bras une jeune fille à laquelle il paraissait témoigner beaucoup d’affection. Il salua à droite et à gauche plusieurs personnes qu’il n’avait pas encore vues, et se dirigea vers le fond de la salle, où il venait d’apercevoir Madame de St. Dizier.

— Je vous cherchais, Madame, lui dit-il, pour vous confier pour la soirée, ma petite cousine, qui vient avec son père passer quelques mois avec nous. Elle est étrangère en ce pays, n’étant arrivée que de ce matin ; je désirerais lui faire faire la connaissance des bonnes familles canadiennes. Elle parle le français comme une petite parisienne. J’espère que vous voudrez bien la prendre sous votre protection. Et vous, dit-il, en s’adressant aux demoiselles de St. Dizier qui étaient près de leur mère, vous ne lui refuserez pas votre amitié, n’est-ce pas ? nous sommes, presque de vieilles connaissances, votre mère et moi, quoique depuis quelque temps elle néglige de nous visiter ; je voudrais que Clarisse et vous, fussiez bonnes amies.

Madame de St. Dizier prit affectueusement la main de la jeune étrangère, et la fit asseoir entre elle et Hermine.

— Maintenant, dit Lord Gosford en se penchant vers celle qu’il avait amenée à Madame de St. Dizier, je vais aller prévenir quelqu’un, que j’ai aperçu au