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UNE DE PERDUE

meau de sa selle, comme s’il eut été absorbé par le chant qu’il venait d’entendre.

— Je te disais bien qu’il se mettrait au pas. Une autre fois il s’arrêtera ; il est si fin ce cheval là !

— Mais, dit tout-à-coup Asile, c’est demain mercredi ; le bal au château.

— Belle découverte ! puisque c’est aujourd’hui mardi.

— J’ai peur que la modiste n’ait pas le temps de terminer mes toilettes.

— Tiens ! et tu me disais, encore ce matin, que tu ne tenais pas à aller à ce bal, où il y aura tant de monde ; et que dans tous les cas ta robe de soie rose suffirait. Tu veux donc être belle demain ?

— Ça ferait tant plaisir à maman ; ce n’est que pour lui plaire.

— Et à d’autres aussi, dit Hermine, en faisant un signe, comme pour désigner celui qui venait de passer.

— Folle ! répondit Asile, en embrassant sa sœur pour dissimuler la rougeur qui lui était montée à la figure. Et d’ailleurs, reprit-elle, je ne pense pas qu’il y aille ; qui aurait pu le présenter chez le Gouverneur.

Un coup léger, frappé au marteau de la porte, vint interrompre leur entretien. Hermine courut ouvrir à une timide jeune fille, qui portait un petit paquet de linge à la main ; elle présenta une lettre en demandant si Madame de St. Dizier était à la maison.

Après avoir ouvert la lettre et l’avoir parcourue à la hâte, Hermine fit passer celle qui l’avait apportée dans la cuisine où était alors Madame de St. Dizier, puis courant à Asile, elle lui dit en lui montrant la