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DEUX DE TROUVÉES.

je me sens en veine d’excitation, ce soir ; je n’ai pas la moindre envie d’aller me coucher.

— Allons chez Privat ; nous rencontrerons nos amis.

— Je le veux bien. D’autant plus que j’aimerai ! à faire plus ample connaissance avec eux ; surtout avec le plus gros des deux, le blond. J’aime cette figure là. Il y a là quelque chose de bon, de brave, de généreux et d’intellectuel en même temps.

— Vous ne vous trompez pas ; c’est un de nos bons canadiens, descendant d’une des plus braves familles du pays.


CHAPITRE XXXVI.

les deux sœurs.


Sur la route de Sainte Foye, à quelque distance de la ville de Québec, le promeneur apercevait, il y a quelques années, un petit cottage, dont l’extérieur, en maçonnerie de pierre grise, n’offrait rien de bien particulier du côté de la route. Mais il était si pittoresquement assis sur le versant ouest des coteaux, entouré de belles érables, taillées avec soin, qu’il apparaissait de la vallée, comme un nid caché dans le feuillage. Un beau jardin, planté d’arbres fruitiers, dont les allées bien sablées et ratissées étaient bordées de verdure, s’étendait en pente douce derrière la maison. Au bas du jardin, une main intelligente avait construit un petit berceau, à treillis, couvertde vignes sauvages dont les raisins mûrs pendaient