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DEUX DE TROUVÉES.

paraissait pas du tout inquiet. Meunier s’était levé, et se tenait à la gauche de St. Luc.

— Me lâcherez-vous ? dit Bill Collins eu hurlant.

En même temps il chercha à frapper St. Luc à la figure Mais celui-ci avait prévenu le coup en le saisissant au poignet, lui tenant ainsi les deux bras pressés comme dans un étau.

— Lâchez-moi donc ; encore une fois, je vous le dis.

— Je te lâcherai, si tu veux promettre de ne pas attaquer cet homme ; une autre fois, tu feras ce que tu voudras, mais ce soir, non.

— Tonnerre d’un nom ! je ferai ce que je voudrai, il n’y a pas un homme pour m’empêcher ici. Voulez-vous me lâcher, oui ou non ?

— Prenez garde, il va vous mordre, dit Meunier.

— Il ne me mordra pas ; répondit St. Luc, dont le sang commençait un peu à lui monter à la tête, et il repoussa Bill Collins avec violence.

— Kokorikô ! chanta Bill Collins, en s’élançant sur St. Luc, pour le saisir à la gorge. Mais il s’était mal adressé en changeant d’adversaire. St. Luc fit un demi-pas en avant, et lui asséna au milieu du front un coup de poing si rapide, si raide, que Bill Collins tomba tout de son long, comme un bœuf assommé.

DesRivières n’avait pu s’empêcher de tressaillir en voyant l’éclair des yeux de St. Luc, à l’instant où celui-ci levait le bras pour frapper.

— Je crois qu’il en a assez, dit DesRivières ; nous ferons mieux de partir, maintenant ; et vous aussi, Meunier. Nous n’avons plus rien à faire ici.

— Oui, je m’en vas chercher ma petite sœur et l’amener chez moi.