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UNE DE PERDUE

temps pour rien, je vais vous donner un peu d’argent ; pas trop, car vous pourriez la boire et la perdre. Quand vous n’en aurez plus, venez me voir, et je vous eu donnerai. Ceci n’est pas pour payer votre trouble, mais seulement vos dépenses. Quand vos recherches seront terminées, vous aurez votre récompense, car, croyez-moi, votre petit Pierriche n’a pas oublié ce qu’il doit à votre mère, que j’irai voir demain, de sa part ; si vous voulez bien me dire où elle demeure maintenant.

Fort Tuyau, monsieur, troisième maison à droite. Mais, monsieur, vous me donnez trop d’argent là ; continua Meunier, en regardant dans le creux de sa main les trois pièces d’or, que St. Luc y avait glissées.

P’tit loup, qui avait vu les fauves reflets du métal dans la bourse de St. Luc et dans la main de Meunier, poussa du genou sous la table son compagnon de gauche, et échangea un regard rapide avec une autre personne, qui se trouvait à l’autre bout de la table.

— Vous ferez bien de faire sortir votre sœur dès ce soir, dit DesRivières.

— J’y pense, Monsieur ; mais cet argent n’est pas à moi, reprit-il, en le faisant sauter dans le creux de sa main, qu’il tenait toujours ouverte ; je n’ai pas le droit de l’employer à autre chose qu’à chercher madame Rivau.

— Si fait, mon ami, dit St. Luc : employez-le comme vous voudrez, pourvu que vous ne le dépensiez pas en boisson, inutilement : quand vous n’en aurez plus, je vous en donnerai encore.

— Merci, bien des fois, Monsieur ; vous faites là