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DEUX DE TROUVÉES.

dit que c’était son maître qui allait faire la boxe. Nous sautâmes de voiture et nous voici.

— Messieurs, voulez-vous accepter notre voiture ? dit A. de S… en s’adressant à St. Luc et à DesRivières, nous avons un souper aux huîtres et au champagne chez Privât ; vous êtes les bienvenus, je vous invite.

— Non, merci, dit St. Luc, en se levant et boulonnant son habit jusque sous le menton, nous avons affaire dans les environs. Il est méme temps que nous partions.

— Au revoir, donc. Si vous terminez vos affaires, venez nous rejoindre, nous ferons une partie de billard.

Quelques instants après, St. Luc et DesRivières entraient dans la taverne, où ils espéraient trouver l’homme qu’ils cherchaient.

Le nombre des habitués s’était augmenté d’une dizaine de personnes, à mines basses et sournoises ; les uns fumant et buvant, d’autres chantant ; quelques-uns parlant bas, par groupes, dans les coins obscurs. St. Luc jeta un coup d’œil rapide autour de la salle enfumée, et s’avançant au comptoir demanda si celui qu’il cherchait était arrivé.

— C’est lui qui chante là-bas tout seul. Vous voyez ce gros courtaud, barbe noire.

— Oui, merci ; répondit St. Luc en s’avançant vers celui qu’on lui avait désigné.

— Excusez, lui dit-il ; êtes-vous monsieur Meunier ?

— Pas monsieur ! Meunier, tout court.

— Je voudrais vous parler.

— Vous l’avez en belle ; parlez. Qu’y a-t-il pour votre service, continua-t-il, en se levant.