Luc le presse, fait une feinte, puis se découvrant à dessein, pare vivement une molle allonge de son adversaire et lui plante sur le front, un coup qui le fit caracoler, comme un homme ivre, jusqu’à la cloison, à laquelle il fut obligé de s’appuyer pour ne pas tomber.
— Assez, assez ! crièrent plusieurs voix, le Dr. est battu !
— By G…, no ! cria le Dr. furieux, en jetant ses gants et s’avançant sur St. Luc, les poings fermés.
— Fair play ! Fair play ! cria un des nouveaux arrivés en s’avançant vers le Dr. pour l’arrêter.
— Laissez faire, dit St. Luc, je vais lui apprendre à fausser les règles d’une lutte courtoise.
St. Luc garda ses gants, parant avec calme les coups que son adversaire cherchait à lui porter avec ses poings nus. Ce dernier était blême de colère, de rage et de confusion de voir que St. Luc ne se dégantait pas. Celui-ci ne frappait plus ; il faisait des feintes et rompait afin d’obliger son adversaire à s’élancer. Le Dr. pensant que St. Luc ne rompait, que parce qu’il était intimidé, crut devoir profiter d’un moment où il s’était découvert, pour se jeter vivement en avant en allongeant un coup à fond. C’était le moment qu’attendait St. Luc ; il fit une volte rapide à droite ; le Dr, perdit l’équilibre et alla tomber à plat ventre sous la table.
— Enterré ! enterré ! crièrent à la fois les deux personnes arrivées les dernières, qui s’étaient tenues à l’entrée de la porte, et qui s’avancèrent alors vers DesRivières en lui tendant la main. Faites-nous donc le plaisir, lui dirent-ils, de nous présenter à votre ami.