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DEUX DE TROUVÉES.

tour, et celui qui restera vainqueur le dernier fera payer la traite au parti vaincu.

— Et vous êtes sérieux ? dit St. Luc, en riant.

— Mais oui.

— Comment ; vous êtes cinq, et nous sommes que deux, et vous croyez que la proposition est juste.

— Eh ! bien je vous prendrai, vous Si vous me battez, je paierai la traite ; si je vous bats, vous la paierez.

— J’accepterai, à une condition, répondit St. Luc ; c’est qu’après la traite prise, vous nous laisserez tranquilles.

— Accepté, accepté ! crièrent-ils de bonne humeur en détachant de la cloison deux paires de gants de boxe.

— Voulez-vous me laisser prendre les gants à votre place, dit tout bas DesRivières à St. Luc en s’approchant de lui. Celui avec qui vous allez vous prendre est un fort boxeur. C’est le Dr. J… ; je lui dois un compte pour une affaire que nous avons eue au théâtre.

— Laissez faire ; je connais passablement l’escrime et un peu la boxe, aussi, moi ; je veux voir si je n’ai pas oublié.

Quand St. Luc eut ôté son habit et relevé les manches de sa chemise, montrant ses bras, nerveux et l’épaisseur de ses muscles, qui se gonflaient rigides et durs au moindre mouvement, DesRivières ne fit plus d’objection.

Les deux adversaires se placèrent au milieu de la salle, en face l’un de l’autre ; les spectateurs faisaient cercle. St. Luc, bien appuyé sur ses solides hanches les bras repliés en avant, portant haut la tête, attendit