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UNE DE PERDUE

L. P. S. qui sont dans l’autre chambre. Et ce soir, nous avons autre chose à faire que de nous battre. Je serais fâché que, par rapport à moi, vous fussiez entraîné dans une difficulté, qui pourrait être sérieuse.

— Portent-ils des armes ? demanda St. Luc.

— Non ; mais ils ont des garcettes dans leurs poches, je pense.

— C’est bon, c’est bon ; ne nous en occupons pas, dit St. Luc avec la plus parfaite indifférence. S’ils viennent, nous les recevrons. En attendant, garçon, une bouteille de champagne et deux verres !

— Pourquoi pas trois, dit celui qui avait déjà adressé la parole, en entrant dans la salle suivi de ses compagnons.

— Monsieur, je ne vous connais pas, lui dit St. Luc… garçon, deux verres ! Et il alluma tranquillement son cigare.

— Monsieur S…, lui dit DesRivières en se levant, est-ce que vous venez pour insulter un étranger ? Si c’est à moi que vous en voulez, remettons la partie à un autre jour. Pour ce soir je vous prie de ne pas nous chercher querelle.

— Eh ! bien, payez donc une traite.

— Si vous n’avez pas d’argent, je vais vous en prêter ; mais vous m’excuserez de ne pas boire avec vous.

— Tonnerre ! tu nous insultes, Desrivières, en nous offrant de l’argent ; tu me connais, et tu sais que j’en ai de l’argent, dit un des amis de S… en mettant la main dans sa poche et en retirant cinq à six piastres. Tu ne veux pas traiter ; et bien, voici ce que je propose : Nous prendrons les gants tour à