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UNE DE PERDUE

Donnez-moi une voiture à quatre roues, et couverte, surtout, pour ne pas brûler au soleil, quand il fait chaud comme aujourd’hui ; ni être trempé quand il pleut.

Dans le cours de l’après-midi, St. Luc et DesRivières allèrent choisir les chevaux chez Sharps, qui promit de les faire conduire à bord du Charlevoix, un peu avant sept heures.

Il y avait un grand nombre de passagers qui descendaient à Québec ce soir-là.

Parmi les dames à bord, St. Luc avait remarqué deux jeunes personnes, qui paraissaient être de même âge, et dont les traits étaient tellement ressemblants qu’il n’y avait pas à se méprendre sur leur étroite parenté. Elles étaient accompagnées d’une dame, d’un certain âge, encore belle malgré son embonpoint, et qui paraissait être leur mère. Ce qui l’avait surtout frappé dans les jeunes filles, c’était une certaine ressemblance assez remarquable avec quelque personne qu’il avait dû connaître, mais dont il ne pouvait nullement se rappeler le souvenir. Plusieurs fois, dans le cours de la soirée, cette ressemblance lui revint à l’esprit, sans qu’il put néanmoins parvenir à fixer ses souvenances. Cette idée le préoccupa une partie de la soirée.

Il était près de onze heures quand le Charlevoix accosta au quai de Sorel.

— Où allons-nous loger ? dit St. Luc à DesRivières en débarquant.

— Chez le père Toin. Il tient la meilleure auberge du village ; d’ailleurs c’est un ancien citoyen de l’endroit, je pense qu’il pourra nous donner quelques renseignements. Venez avec moi, c’est à dix pas