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UNE DE PERDUE

à la souplesse et l’activité de ses mouvements, que ce dernier devait être un dur à cuire ; aussi ne l’apprécia-t-il que d’avantage. D’ailleurs il y avait trop de ressemblance dans leur caractère et leurs idées, pour qu’ils ne sympathisassent pas ensemble, et ne devinssent pas bientôt amis.

Rendus à Montréal, St. Luc et son nouvel ami descendirent à l’hôtel Rasco, dans la rue St. Paul. C’était le meilleur hôtel de la ville, et le rendez-vous de tous les étrangers de distinction.

St. Luc était fort en peine de retrouver sa mère, dont il n’avait pas la moindre souvenance, en ayant été séparé à l’âge de quatre ans. Il ne savait pas si elle vivait ; pas même son nom, son père ne l’ayant désignée dans ses mémoires, que par le nom d’Éléonore de M… ; ce qu’il savait de plus positif, c’est qu’elle était de Sorel ; ce qu’il savait encore, c’était que Mr. Meunier, son père, était de la paroisse St. Ours. Mais il y avait déjà si longtemps de cela ! Qui sait si aucune des personnes, qui les avaient connus vivaient encore ! Cependant il se résolut à partir dès le lendemain pour Sorel.

Le jour suivant, au déjeûner, il communiqua son dessein à son ami DesRivières, qu’il décida à l’accompagner.

— Comment allons-nous voyager ? demanda St. Luc.

— Nous descendrons en bateau à vapeur jusqu’à Sorel, où nous arriverons vers dix à onze heures de la nuit. Nous coucherons à Sorel ; demain, nous prendrons des informations sur les lieux ; puis, dans l’après-midi, nous nous ferons mener à St. Ours, par un charretier, en calèche.