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DEUX DE TROUVÉES

— Écoutez et retenez bien ce que je vais vous dire : d’abord, avant tout, il faut que demain à neuf heures du matin j’aie ici en ma possession la petite cassette de maroquin rouge, où sont enfermés les papiers de feu M. Meunier.

— Vous l’aurez.

— Ensuite, il faut qu’en sortant d’ici vous alliez trouver Édouard Phaneuf, le pilote, et lui dire que, coûte que coûte, il est nécessaire que le capitaine Pierre n’arrive pas à la ville avant que vous en ayez été averti. Vous arrangerez vos plans ensemble pour cela. Voici cinquante piastres que vous lui donnerez en à-compte. Qu’il parte de suite et se tienne à l’embouchure du fleuve, ou croise en vue jusqu’à l’arrivée du Zéphyr.

— Je le verrai.

— Aussitôt que vous aurez donné vos instructions à Édouard Phaneuf, vous irez trouver la mère Coco-Letard, et vous la préviendrez que, d’un instant à l’autre, vous pourrez avoir besoin de sa maison, qu’elle appelle « son habitation des champs, » vous savez ?

— Oui.

— Vous lui direz qu’un certain monsieur aura besoin d’y être conduit ; et qu’une fois rendu dans son habitation des champs, il faudra le saisir et l’attacher : ses trois grands garçons pourront suffire et vous en donner avis en toute hâte. Vous vous arrangerez avec elle pour lui désigner le capitaine Pierre. Voici vingt-cinq…

Le Dr. Rivard et M. Pluchon se retournèrent vivement du côté de la porte du cabinet. Un léger bruit semblable aux pas de quelqu’un qui se retire, s’était