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UNE DE PERDUE

n’est pas aisé de prendre : d’abord il a mille endroits pour se cacher ; en second lieu, quand on a découvert sa cache, on n’est pas toujours plus avancé, il est toujours armé jusqu’aux dents.

— Ah ! reprit Sir Arthur avec animation, si nous pouvons le trouver, je réponds que nous le prendrons. Le principal, c’est de savoir où il peut être allé.

— Quant à cela, je pense que je puis vous le dire à peu près. S’il eût été seul, il serait probablement resté caché dans la ville, jusqu’à ce qu’il eût pu trouver un passage, dans quelque navire pour les Antilles ; mais comme il est avec une jeune fille qui probablement l’embarrasserait, je ne serais pas surpris qu’il cherchât à gagner la baie de Barataria, où je sais qu’il est déjà venu plusieurs fois.

— C’est ce que je crains, dit le capitaine.

— Et moi aussi, ajouta Lauriot. Une fois dans les prairies flottantes, à travers les milliers de bayous, qui se croisent en tout sens dans ces fondrières, il y a vingt à parier contre un qu’on ne le découvrira pas avant qu’il ne parvienne à s’échapper sur quelque barque de pêcheurs d’huîtres, ou sur quelqu’un des sloops de pirates, qui infestent en ce moment les côtes du golfe, depuis que la guerre du Texas est commencée.

— Nous n’avons pas de temps à perdre, si nous voulons le rejoindre. Je vous donne cent guinées, M. Lauriot, si vous me rendez Miss Thornbull, et cinquante pour Cabrera. Partons.

— Attendez un peu, reprit le capitaine, Trim va bientôt arriver ; il connaît tous les bayous et toutes les prairies depuis l’embouchure du Mississipi jus-