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DEUX DE TROUVÉES

tait le pied sur la dernière marche, il aperçut Sir Arthur Gosford accompagné de sa fille et de Miss Sara qui sortaient. Il se retira vivement dans l’ombre de l’un des piliers, tirant son chapeau sur ses yeux.

— Je vais te conduire chez le Consul, disait Sir Arthur à Miss Sara, puisque tu ne veux pas venir au bal ; nous te reprendrons en revenant, à moins…

Cabrera n’entendit pas le reste de la phrase.

— Une voiture, cria un serviteur.

— Voici, répondit Phaneuf, en ouvrant la portière, Où faut-il aller ?

— Chez le Consul anglais d’abord, puis à la Bourse St. Louis.

Cabrera eut le temps de dire à l’oreille de Phaneuf : « Va d’abord à la Bourse, puis tu mèneras ensuite Sara seule chez le Consul ; tu passeras par la rue Chartres, » et il disparut sans avoir été remarqué par Sir Arthur.

Phaneuf conduisit d’abord Sir Arthur à la Bourse dont la façade, brillamment illuminée, présentait un spectacle enchanteur. D’élégants équipages arrivaient et partaient, après avoir déposé leurs essaims de gracieuses jeunes filles. Les voitures ne pouvaient avancer qu’une à une et au pas, tant l’encombrement était considérable à la porte de l’hôtel.

— Mais je vous avais dit d’aller d’abord chez M. le Consul, dit Sir Arthur au cocher qui ouvrait la portière.

— Pardon, je n’avais pas compris, répondit Phaneuf en contrefaisant sa voix ; je vais y aller, il n’y a pas loin d’ici ; dans cinq minutes mous y serons.

— Vous n’avez pas besoin de m’accompagner, dit Sara, je sais où demeure M. le Consul.