Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
DEUX DE TROUVÉES

— C’est bon. Maintenant tes hardes et ta perruque.

— Aussitôt que Cabrera eut changé ses habits et arrangé sa perruque, il sortit avec Édouard Phaneuf, armés tous les deux d’une paire de pistolets et d’un poignard. Ils dirigèrent leurs pas vers la prison, où étaient enfermés les pirates.

La nuit était alors tombée et les alentours de la prison étaient déserts. Cabrera imita les aboyements d’un chien, signal qu’il répéta à trois reprises. Son signal n’eut point de réponse. Après cinq à six minutes d’attente, il fit entendre un sifflement aigu et perçant et écouta. Point de réponse.

— Ils sont dans les cachots intérieurs, je pense, dit-il tout bas à Phaneuf.

— Je le pense aussi.

— N’y aurait-il aucun moyen de communiquer avec eux ?

— Je ne pense pas à moins que ce ne soit en présence de quelqu’un des gardiens, et avec l’expresse permission du géolier.

— Malédiction ! il n’y a donc pas moyen de faciliter leur évasion ?

— Je ne crois pas.

— Aucun ?

— Aucun ; ils sont aux fers.

— Mille tonnerres ! C’est égal, je verrai ; et si je ne réussis pas, tu seras témoin que j’ai fait tout en mon pouvoir.

Cabrera encore une fois répéta son premier signal, et encore une fois il attendit en vain une réponse.

— Partons, dit-il, je veux aller à l’hôtel St. Charles.