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DEUX DE TROUVÉES

Durant l’hiver, ces prairies sont remplies d’innombrables quantités d’oiseaux aquatiques et de gibier de toutes espèces.

Les jeunes gens souvent partent de la Nouvelle-Orléans pour faire la chasse et la pêche dans les lacs qui foisonnent de toutes sortes de poissons. Ordinairement ils se servent de guides, qui les conduisent dans leurs pirogues, moyennant une raisonnable rétribution.

Cabrera, après s’être échappé du Zéphyr, se cacha dans les joncs qui bordent le Mississipi à l’endroit où il s’était sans bruit laissé glisser dans le fleuve. Il y demeura toute la journée. Quand la nuit fut venue, il se rendit à la Nouvelle-Orléans, où il ne manquait pas d’amis et où il avait déjà fait plus d’une visite. Son premier soin en arrivant, fut de chercher Édouard Phaneuf, qu’il trouva chez lui, assis devant un bon feu de cheminée et fumant silencieusement son cigare.

— Merci, Phaneuf, lui dit Cabrera qui était entré sans frapper à la porte ; tu m’as sauvé d’une fameuse équipée. Je ne l’oublierai pas de sitôt.

— N’en parlez pas, général ; c’était bien le moins que je dusse faire pour vous. Prenez un siège et séchez vos habits devant le feu, en attendant que je vous prépare à souper ; j’ai envoyé ma femme se promener chez sa cousine, de chez laquelle elle ne reviendra que lorsque je l’irai chercher, car je vous attendais.

Phaneuf mit sur la table une volaille froide et un pot de café chaud.

— Donne-moi un verre de rum, lui dit Cabrera ; je me sens l’estomac à sec.