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UNE DE PERDUE

M. Léonard voudra bien, dit-il en se tournant vers ce dernier, aller chercher un agent de police dans l’activité, l’intelligence et la discrétion duquel on puisse placer la plus grande confiance.

— Je vais tâcher de trouver le vieux André Lauriot.

— C’est justement l’homme qu’il me faut.

Aussitôt que M. Léonard fut parti, le capitaine, ferma la porte et prenant une chaise près de Sir Arthur, lui dit :

— Vous êtes surpris, Sir Arthur, et vous avez raison de l’être ; mais il y en a bien d’autres qui le seront plus que vous ! Il ne s’en est pas fallu grand’chose que je ne devinsse la victime d’un infernal complot monté, je n’en doute pas, dans le but de me priver de la succession de mon vénéré bienfaiteur, M. Alphonse Meunier.

— Je n’ai pas besoin de vous dire mon étonnement, M. de St. Luc, vous le présumeriez assez si vous ne l’aviez pas lu sur ma figure. Mais je vous avoue que je ne pouvais m’expliquer comment… vous… aviez pu vous noyer, et je n’avais aucun doute que vous n’étiez tombé victime de quelqu’assassinat. Mais comment vous êtes-vous échappé ?

— C’est Trim, mon nègre, qui m’a délivré des mains, de mes bourreaux, qui à leur tour sont mes prisonniers ; les chefs du complot m’échappent encore, du moins celui qui en était le chef et la tête, mais je suis sur la piste, et avant longtemps, j’espère ce soir peut-être, je l’aurai en ma puissance. Mais, Sir Arthur, pardonnez-moi de vous retenir si longtemps, je vous avais envoyé chercher pour vous prier de vouloir bien vous charger de quelques lettres pour le Canada. Comme vous ne deviez rester que quel-