Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.
240
UNE DE PERDUE

et les faubourgs ; la police fut employée, les plus généreuses récompenses furent offertes. Inutile ! rien ! il ne put rien découvrir. Il n’y avait point à la Nouvelle-Orléans de femme de ce nom-là… c’est curieux que je ne me rappelle pas du nom !

— Ne serait-ce pas la femme Coco-Letard, reprit le juge en souriant.

Le docteur se leva tout droit, de l’air le plus étonné ; c’est ça, s’écria-t-il, c’est ça ! c’était son nom, Coco-Letard ! comment l’avez-vous appris, M. le juge ? ou plutôt comment l’avez-vous deviné ? c’est un nom si peu commun !

— Continuez, docteur, je vous dirai cela tout à l’heure.

Le docteur se laissa tomber dans le fauteuil, plutôt qu’il ne s’y assit. Il se passa à plusieurs reprises la main sur le front.

— C’est étrange ! dit-il, comme se parlant à lui-même… puis reprenant son récit, il continua : M. Meunier avait fait donner dans tous les journaux le signalement de son fils, tel que l’on le lui avait dépeint. Quelques mois après on vint apprendre à M. Meunier qu’un enfant, de quatre à cinq ans, s’était noyé en jouant sur le bord de la levée. La description de l’enfant correspondait parfaitement au signalement qui en avait été donné dans les journaux. On lui rapporta aussi qu’une femme du nom de… comment l’appelez-vous ? ah ! Coco-Letard ! pleurait son enfant qui s’était noyé.

— C’est étonnant ! interrompit le juge dont l’intérêt était excité au plus haut degré, c’est étonnant !… continuez, mon cher docteur.