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DEUX DE TROUVÉES

vard, et il soupire ! Cet homme, c’est le Juge de la Cour des Preuves !

À quelques pas en arrière du docteur Rivard, debout, quatre de front, se trouvaient les matelots du Zéphyr, monsieur Léonard et les autres officiers du navire à la tête. Après les matelots du Zéphyr, venaient ceux du Sauveur. Monsieur Léonard, qui avait été informé par Trim de la délivrance du capitaine, avait cru qu’il était important de ne pas suspendre la cérémonie des funérailles, et même d’y ajouter tout l’éclat possible par la présence des matelots du Zéphyr et du Sauveur, afin d’endormir dans une profonde sécurité ceux qui avaient trempé dans l’attentât commis sur le capitaine Pierre.

Quand les cérémonies de l’église furent terminées, le cortège funéraire accompagna au cimetière les restes du défunt. Huit matelots du Zéphyr, tête découverte, vêtus de noir, une large chape de crêpe suspendue en bandoulière sur leurs épaules, portaient le cercueil, le corbillard vide précédant les porteurs. La procession se forma lentement et silencieusement, aux chants des hymnes que chantaient le clergé et les choristes.

Le Juge de la Cour des Preuves prit sa place à côté du docteur Rivard, immédiatement derrière le cercueil. Venaient ensuite les matelots, quatre de front, puis la foule fermait la marche.

Au moment où la procession passait le seuil de la porte de l’église, un nègre venait d’arriver. Sa figure était triste et pensive. Quand ce nègre vit le docteur Rivard marchant derrière le cercueil, la figure contrite et s’essuyant les yeux avec son mouchoir, il ne put réprimer un mouvement d’indignation mêlé de