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DEUX DE TROUVÉES

— Bien mieux, bien mieux. Donne-moi le bras pour m’aider à marcher.

— Vous pas capable pour marcher, mon maître ; moué couri cherché voiture ; voiture pas loin, là bas, tout l’auprès couvent des Ursulines.

— Eh bien, va vite ; tu feras attendre la voiture en dehors de la barrière du jardin.

— Oui, mon maître.

Pendant que Trim était allé chercher la voiture de louage, qui était restée près du couvent des Ursulines, Tom attacha les pieds de Léon et de François avec des cordes qu’il trouva sur une chaise, et leurs mains derrière leur dos ; il en fit autant à la mère Coco, après quoi il leur passa à chacun une corde par le milieu du corps et les attacha au pied de l’escalier. Quand il les eut bien garrottés tous les trois, il monta alors voir son capitaine. En le voyant pâle et faible, assis sur une mauvaise chaise, enveloppé dans un drap pour tout vêtement, deux grosses larmes vinrent mouiller ses paupières.

— Comment vous trouvez-vous, mon capitaine ? lui dit-il en adoucissant sa rude voix.

— Bien mieux, mon brave ami, bien ; donne-moi ta main que je la serre dans les miennes. Je te dois et à Trim une reconnaissance éternelle. Tu m’as sauvé la vie ; je ne l’oublierai jamais.

— Ce n’est pas moi, mon capitaine, c’est Trim ! je vous conterai ça plus tard, aujourd’hui ça vous fatiguerait.

— Et mon Zéphyr, où est-il ? Qu’a-t-on fait à bord ?

— Il est au port amarré au pied de la rue Conti ; tout est bien à bord, mais ne vous occupez pas de ça maintenant, mon capitaine, vous êtes trop faible.