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UNE DE PERDUE

— C’est bien loin, derrière le couvent des Ursulines, au milieu de la plaine ; une maison à deux étages entourée d’un jardin. Mais vraiment c’est trop de trouble et je ne crois pas que vous puissiez la trouver.

— Nous la trouverons bien, répondirent à la fois Tom et Trim ; mais Tom, se reprenant aussitôt, ajouta : nous pourrions bien en effet ne pas la trouver, d’ailleurs peut-être n’aurons-nous pas le temps d’y aller ; dans ce cas nous reviendrons cette après midi.

— C’est bien mieux, répondit Clémence, qui quoiqu’elle ne soupçonnât même pas qu’il y eut le moindre danger pour sa mère d’envoyer ces deux hommes à l’habitation des champs, sentit que la mère Coco pourrait bien la gronder et peut-être la battre, pour avoir pris sur elle de les y avoir envoyées.

Trim et Tom, au lieu de prendre la direction de l’habitation des champs, se dirigèrent du côte opposé d’un pas lent. Mais aussitôt qu’ils eurent tourné le coin de la première rue, Tom appela une voiture de remise dans laquelle il monta, Trim se plaçant à côté du cocher. Quand ils furent arrivés près du couvent des Ursulines, Tom, après avoir donné ordre au cocher d’attendre là son retour, partit avec Trim, suivant la direction que leur avait donné Clémence.

Il pouvait être alors sept heures du matin. Le temps était calme et chaud. Le soleil brillait avec éclat. Le chant du moqueur, cet oiseau des latitudes méridionales, dont le gosier si flexible lui permet d’imiter à la perfection le chant de tous les autres oiseaux, se faisait entendre de plus en plus mélodieux, à mesure que Trim et Tom avançaient dans la