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UNE DE PERDUE

stalle, et qui débitait modestement ses tasses de café, assise sur un petit banc de bois portatif.

— Beau temps ce matin, dit Tom en s’adressant à la négresse d’un air dégagé.

— Oui mossié, beau temps.

— Donne-nous deux tasses de café et des gâteaux.

— Oui, mossié.

— C’é toué conné madame Coco-Létard, lui demanda Trim ?

— La mère Coco ?

— Oui, la mère Coco Létard.

— C’ti là qui a tout piti fille, pour vendre à son la stalle ?

— Je peux pas dire, c’est la mère Coco-Létard, vendeuse de légumes.

— Ô ben oui, y a pas d’autres. Son la stalle est à l’aute boute du marché. Tu vas conné par son la peti filie, et un granud pavillon planté devant son la stalle ; tiens, vois-ti là bas ?

Quand ils eurent pris leur café, ils se dirigèrent vers la stalle que leur avait désigné la négresse. Clémence était occupée à disposer avec goût les légumes, qu’un esclave lui avait apportées dans une petite charrette à bras.

— Me diriez-vous où nous pourrions voir madame Coco-Létard, dit Tom à Clémence.

— C’est ici sa stalle, Monsieur, répondit modestement celle-ci, en jetant un coup d’œil timide sur la figure de Tom.

— Va-t-elle venir bientôt ?

— Je ne crois pas qu’elle vienne aujourd’hui ; elle s’est blessée hier matin en tombant ; elle a gardé le lit toute la journée, et si elle n’avait pas eu quel-