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DEUX DE TROUVÉES

amples informations sur certaines choses qu’elle lui avait dites le jour précédent. Il trouva la vieille seule, assise au coin du feu, et faisant cuire des marrons.

— Bonjour, ma tante, lui dit Trim en entrant et prenant un siège vis à-vis d’elle.

— Bonjour Trim ; tu l’es ben mouillé, seché ton l’habit, mon enfant.

— Ne vous l’occupez pas. Et comme ça, lui dit-il sans autre préambule, vous saviez depuis cinq ou six jours que moué devais l’arriver ?

— Oui, mon enfant.

— Et comment vous l’aviez appris ça ?

— Voici comment ; la semaine passée, Mossié Plicho y l’est vini ici un soir, y faisai un temps affreux, la pli y tombé comme tout, comme ce soir, mossié Plicho l’y entré et l’y enfermé avec mon maître dans son l’étude. Mossié Plicho était tout l’essoufflé, mon maître tout bourru. Moué dit à moué-même : « y a que chose, ça c’est sûr, » et moué allé sur le bout du pied écouter.

— Qué avez-li entendu ?

— Moué l’entendi bien docteur Rivard dire à mossié Plicho : « faut vous allé trouver Édouard Phaneuf, le pilote, et que, coûte qui coûte y est nécessaire que capitaine Pierre n’arrive pas à la ville avant qu’il ait été l’averti. »

— Il a dit ça ?

— Oui.

— Et l’après ?

— Et l’après moué entendi parler de la mère Coco-Letard, pis de son l’habitation des champs, pis de ses grands garçons, pis du capitaine Pierre !