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DEUX DE TROUVÉES

n’était pas celui de son maître ; mais comment se trouvait-il revêtu de toutes ses hardes ? Par qui cet acte avait-il été commis ? Dans quel but. Qu’était devenu son maître, qui n’était pas revenu depuis son débarquement ? Il y avait là quelque chose de mystérieux et de bien inquiétant. Peut-être que son maître était en ce moment victime de quelqu’horrible complot ! Peut-être avait-il été assassiné, ou expirait-il sous le couteau de quelque bandit ou dans d’affreuses tortures ? Il y avait de quoi faire tourner la tête à Trim. Mille idées confuses, discordantes, noires, épouvantables se présentaient à l’esprit du pauvre esclave, ce fidèle serviteur de Pierre.

— Oh ! mon tête, mon tête, criait Trim, et il se pressait le front de ses deux mains ; moué venir fou, fou, fou ! et il se mettait à courir afin de se rendre plus vite à bord du Zéphyr.

Quand il arriva à bord il n’avait aucun plan de formé, aucune ligne de conduite de tracée. Il aurait voulu avertir tout le monde, afin que tout le monde l’aidât à chercher son maître ; d’un autre côté il craignait de donner l’alarme, de peur que la nouvelle n’en parvint aux oreilles de ceux qui avaient tendu le piège et qu’ils ne le fissent mourir de suite, s’ils ne l’avaient pas déjà fait ! Il aurait voulu faire ses recherches partout à la fois, et il ne savait pas où commencer. C’est ainsi qu’il arriva à bord du Zéphyr. L’équipage était dans la plus grande tristesse.

De toutes les personnes à bord, celui en qui Trim avait le plus de confiance était le gros Tom, dont il connaissait la discrétion, l’activité, la prudence et l’attachement pour le capitaine Pierre. Trim et Tom