Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
UNE DE PERDUE

— J’accepte ; maintenant permettez que j’aille changer de toilette, dit le capitaine, en montrant sa chemise tachée de sang et son gilet en lambeaux ; et si vous le voulez bien, nous prendrons un réveillon ensemble.

Trois quarts d’heure après, un splendide réveillon fut servi par le maître d’hôtel. Le champagne et toutes les richesses de monsieur Lafond, le maître d’hôtel, furent mis en réquisition, et contribuèrent puissamment à bannir les sombres reflets, qui restaient encore, des scènes dont le Zéphyr avait été si récemment le théâtre. La conversation roula tout naturellement sur les événements qui venaient de se passer et plus particulièrement sur ce qui était arrivé au malheureux comte d’Alcantara.

— Il paraît, capitaine, que le chef de ces brigands est en ce moment prisonnier et en vos mains, demanda Sir Gosford.

— Oui, monsieur, et c’est un terrible homme. C’est dommage qu’il se soit laissé entraîner à ce genre de vie, il aurait pu jouer un rôle dans la société.

— Et que pensez-vous qu’on en fera ?

— Oh ! ils seront pendus lui et les autres prisonniers, c’est le sort qui les attend.

— Je serais bien curieux de le voir.

— Eh bien ! si vous le voulez, suivez-moi. Ils sont en ce moment sur le pont, liés et garrottés auprès du cabestan.

Clarisse et Sara se pressèrent contre Sir Gosford et suivirent le capitaine.

Quand ils arrivèrent auprès du cabestan, Cabrera retourna fièrement la tête vers les nouveaux arrivants. Sara pressa convulsivement la main de Cla-