Page:Boucherville - Louise Chawinikisique, L'ami du peuple de l'ordre et des lois, 23 et 26 septembre 1835.djvu/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne semblent nés que d'hier. Le Canada, ce noble et beau pays que je me glorifie d’avoir pour terre natale, dont l’histoire fournit un champ si vaste et si fertile à exploiter ; dans quelles ténèbres ne sont point ensevelis les actes de ses premiers habitans ? Et si parfois un écrivain isolé, en a recueilli quelques faits, pour les consigner dans les pages de l’histoire ; on voit surgir du fond des forêts des hommes, dont les actions brillent comme des météores, au milieu des ténèbres dont ils sont enveloppés. Mais combien de faits mémorables ne sont jamais parvenus jusqu’à nous ; et combien nous sont parvenus, qui sont retombés dans l’oubli, et dont maintenant nous n’avons pas le moindre souvenir.

Peut-être la terre que je foule maintenant sous mes pieds, a-t-elle été le théâtre de quelque grand exploit ! Peut-être est-ce la cendre d’un héros ? et le Canada en a fourni plus d’un. Peut-être encore cette poussière recouvre-t-elle les restes de quelqu’infortuné qui, pour sauver les jours de son semblable, aurait succombé victime de son dévouement ? Qui sait ?

J’étais bien loin, quand j’écrivis l’épisode suivante, de faire ces réflexions, que m’en inspire aujourd’hui la simple lecture. C’est qu’alors, je ne voyais les choses qu’à tra-