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l’air devenu plus frais, le doux parfum des fleurs qui s’exhalait de leurs pétales à demi-fermés, enivrait mes sens d’une délicieuse volupté. J’aspirais avec délices les suaves émanations des rosiers sauvages, et jamais je ne respirai d’air aussi pur que cette brise parfumée du côteau du Lac des deux Montagnes. Bientôt les étoiles qui scintillaient dans le firmament, commencèrent à pâlir à l’Orient. Les oiseaux voltigeaient sous la feuillée, et semblaient de leur faible gazouillis saluer le lever du soleil. Un instant encore, et l’horizon présentait le spectacle le plus enchanteur. D’un côté des groupes de Montagnes, dont les formes bizarres se dessillaient sur le fond doré d’un ciel étincelant des gerbes de lumière, que lançait au devant de lui l’astre du jour. Au couchant, la nuit conservant encore son empire ; et les étoiles semblant à ce point ranimer tout leur éclat, comme pour s’opposer au lever de l’aurore. Je contemplais ainsi, bercé dans ce doux ravissement, le lever du soleil, quand je fus frappé de l’apparition de quelque chose qui se mouvait à ma droite.