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Le chemin que parcourt l’omnibus est la brillante partie de Zurich, en exceptant toutefois celle plus belle encore qui est au bord du lac. Nous passons plusieurs ponts. Des usines s’élèvent sur pilotis. À côté sont d’élégantes maisons. Sur la hauteur, à droite, est un grand édifice jaune, à croisées vertes, qui ressemble à un hôpital ou un collége. Devant la gare, une belle pelouse verte s’étale coquettement.

Me voici en wagon. C’est à Rorschach que je vais ; Saint-Gall est sur notre route. En quittant Zurich, nous traversons la rivière de Sihl, puis celle de Limmat, sur un pont de fer. Ensuite, nous entrons dans un tunnel qui ne finit pas et qui a, me dit mon voisin, un kilomètre de longueur. Les wagons des premières sont établis sur le même système que ceux que j’ai déjà décrits, et bien supérieurs à tout ce que nous avons en France. Ces tables restant immobiles, qui séparent les voyageurs placés en face les uns des autres, sont très-commodes : on pose dessus ses livres, et dessous ses petits bagages. On peut aussi s’y appuyer.

Nous passons successivement les stations de : Oerlinkon, Wallissellen, Effrotikon, Kempthal, non loin duquel on aperçoit, sur une hauteur, les ruines du château des Kiburg, puissante famille qui commandait à soixante châtelains ses vassaux, et dont hérita Rodolphe de Hapsbourg. Qui parle aujourd’hui des Kiburg ? Le nom des grands passe donc comme celui des petits. C’est en 1264 que s’éteignirent les Kiburg.

Nous voici à Winterthur, jolie ville de cinq mille trois cent cinquante habitants, qui a son cabinet de médailles et de pierres gravées, sa galerie d’histoire naturelle,