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comme une faveur d’être le serviteur de tous pour l’édification, mais que je ne serais jamais l’instrument d’un parti persécuteur… » Indè iræ !… Je commençai alors à être moi-même suspecté de Darbysme… On ne pouvait pas comprendre qu’un pasteur (hélas ! quel pasteur !) se refusât la joie de « réprimer un parti » contraire au cléricalisme. Il me fallut donc porter un opprobre que je ne méritais ni devant Dieu, ni devant les hommes ; l’opprobre des frères, aujourd’hui pour moi l’opprobre de Christ… un opprobre auquel sa grâce me donne un droit… que je n’abandonnerai jamais, j’en ai « la pleine certitude d’espérance. » Oh ! mon Dieu ! quel amour que le tien ! quelle patience ! quels tendres soins ! Quelles merveilleuses voies sont les tiennes, pour chaque individualité de les heureux enfants !

Quelque temps après avoir reçu les principes des frères, M. Bettex quitta Cannes, et s’établit à Nice, où il devint actif dans un rassemblement selon la Parole. Demeuré seul avec mon peu de lumière, je continuai cependant l’œuvre commencée par lui, et chaque dimanche la table du Seigneur fut dressée au milieu des pauvres, des petits, « des Galiléens… » qui me suivirent sur ce nouveau terrain, lorsque j’eus réjoui mes auditeurs anglais, en envoyant ma démission de délégué du Consistoire de Marseille[1]. Telles

  1. La ténacité sectaire est connue ; et celle des Anglais ne le cède à nulle autre ; mais Dieu me fit la grâce de résister à tout. Je conseillai moi-même aux hommes de robe et de liturgie de me