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donc mon collègue, et, nous travaillâmes cordialement ensemble. Ce digne chrétien comprit, plus tard, les précieuses vérités confiées aux frères. Il établit alors, dans sa propre maison, à Cannes, le culte du Seigneur, selon sa parole ; et les âmes les plus spirituelles (je n’étais pas de leur nombre) furent ainsi « rassemblées pour rompre le pain » chaque dimanche. Quel scandale pour les sectaires ! et quelle douleur ! un homme comme M. Bettex, si justement apprécié ! et l’un des deux pasteurs de ces anglicans pur sang, devenir… Darbyste ! Je vois encore les larmes d’une aimable chrétienne de la secte libre d’Écosse (feu la duchesse de G.), lorsqu’elle me parlait de ce douloureux scandale.

Demeuré le seul pasteur de Cannes, je devins tout particulièrement l’objet des bontés et de la vigilance des anglicans. Je leur restais, à défaut de M. Bettex. Un Anglais pieux et honorable m’écrivait un jour, au milieu de mes luttes contre leur despotisme sectaire : « Si vous voulez demeurer notre pasteur, il faut vous engager à réprimer le parti darbyste. »

Ignorant et prévenu comme je l’étais alors, j’avais cependant de la droiture… Que Dieu en soit loué ! et je résistai résolûment lorsqu’on essaya de m’employer à persécuter des chrétiens.

Le Seigneur me donna la grâce qui m’était indispensable dans de telles conjonctures. Je répondis à ces obsessions anglicanes, « que je considérais