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autrement. J’écrivis alors moi-même à un digne chrétien, très au courant de cette diabolique question, pour le prier de me procurer les traités mêmes incriminés par les frères, et que M. Newton n’a jamais rétractés. Je reçus ces traités d’Angleterre au milieu du mois d’août dernier.

Contraint, comme je le suis maintenant, dans votre intérêt même, de vous exposer au contact du blasphémateur audacieux, je regrette que la pauvreté du langage humain ne me permette pas d’exprimer devant vous toute la puissance des divers sentiments que j’éprouvai, à la première lecture de ces infamies !… Mon indignation ! mon profond dégoût ! et cependant, nécessité de lire jusqu’au bout, — au milieu des larmes d’un cuisant remords, au souvenir d’avoir prêté mon nom à une apologie de ces choses ! Compassion véritable pour le pauvre vermisseau appelé Newton !… Vif sentiment de sa culpabilité, de son danger !… Et ma douleur devant Dieu ! La responsabilité d’imprimer ces choses ; et la responsabilité bien autrement redoutable de les taire[1].

  1. M. Espenett m’a souvent cité MM.  Guers et François Olivier comme ne voyant pas d’hérésie dans les traités de M. Newton. Les noms de ces deux frères, — « connus pour leur piété et pour leur connaissance de la Parole, » — exercèrent une fâcheuse influence sur moi, lorsque les traités me furent donnés avec leur approbation… (réelle ou prétendue ? …) Je ne comprendrais pas qu’aujourd’hui ces chrétiens respectables se renfermassent plus longtemps dans leur mutisme. — Ils savent trop bien distinguer entre le fait et le droit. — Dire qu’on rejette les doctrines impu-