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l’expérimentation ou les faits ont démontré être vrai pour en former un tout qui est la méthode éclectique de nos jours. L’éclectisme, en adoptant toutes les idées pourvu qu’elles soient en rapport avec les faits, a ouvert de nouveaux horizons à la médecine et tend tous les jours à en faire une science positive.

Grâce à la méthode baconienne, la philosophie de la médecine s’ébauchait, se formait brillante et pleine d’avenir ; mais la thérapeutique embarrassée dans sa polypharmacie, n’a suivi qu’incomplètement et à regret, pour ainsi dire, les progrès de la pathologie sa sœur. Cependant, des efforts ont été tentés pour ramener cette branche si importante de la médecine dans la voie du progrès et l’élever à la hauteur des sciences exactes. Hahnemann en instituant l’homœopathie n’eut pas d’autre but, mais il franchit les limites du vrai et ne se sauva d’un excès que pour retomber dans un autre : le médicament était élevé à la puissance du mythe.

Aussi, cette doctrine uniquement composée d’observations illusoires, d’assertions sans preuves et sans démonstration possible, n’eut-elle qu’un succès momentané ; elle fut l’origine de cette catégorie de médecins expectants qui, reconnaissant l’incertitude de l’ancienne thérapeutique, restaient dans l’inaction plutôt que de faire de l’homœopathie quand ils étaient parfaitement convaincus de la nullité de ses effets.

La doctrine de Hahnemann fit faire un pas à la matière médicale en étudiant consciencieusement les propriétés, inconnues jusqu’alors, de bon nombre de substances et en discréditant la polypharmacie ; mais en revanche, elle augmenta le scepticisme qui a enrayé et enraie encore les progrès de la thérapeutique allopathique.