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ODE A L’ARMEE
Allons, chers soldats de France,
Qui, tenant si bien au front,
Faites face à la souffrance
Sans nul orgueil fanfaron ;
Je dois, cédant au délire
Qui m’embrase de son feu,
Tout à votre gloire écrire
L’éloge qu’Apollon veut.
Le temps est beau ; le ciel brille.
Il fait un jour clair et froid,
La Muse, dont l’œil pétille
Chausse le cothurne étroit.
Elle part : elle m’entraîne ;
Elle gagne les lieux où