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LA FRANCE ÉTERNELLE

Le Kaiser t’a nommée, ô France, moribonde,
Comme si ton destin n’était pas immortel,
Et comme si l’azur délicat de ton ciel
Devait voir ta défaite à la face du monde…

Moribonde i Toi qui bravas l’invasion
Des Normands répandus, flot qui monte sans cesse,
Des bords de la Gironde aux rives de Lutèce,
Et dont Capet hâta la belle éclosion.

Moribonde ! Toi que la Vierge de Lorraine,
Aux tristes lendemains des hontes d’Azincourt,
De Bourge où Charles VII, vaincu, terre sa cour,
Jusqu’au sacre de Reims conduit en souveraine.

Toi qui, quand l’ennemi triomphait dans Paris,
Quand les partis vidaient de hideuses querelles,