Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Écrivons l’équation pour trois longueurs d’ondes λ1, λ2, λ3.

On a tout de suite :

, .

Le paramètre ν est donc le même pour tous les corps : nous verrons que l’achromatisme devient impossible (§§ 150 et 153).

Pour Newton la courbe d’achromatisme (§ 157) est une droite passant par l’origine. Le système auquel correspond la droite normale So (fig. 191) équivaut là une glace à faces parallèles ; il vérifie en effet la relation :

.

D’après Newton, deux corps qui ont même indice pour une radiation, ont même indice pour toutes les radiations, ce dont l’expérience de Christiansen montre immédiatement la fausseté.

Radiations invisibles.


Jusqu’à présent, l’œil nous a servi pour déceler les radiations. Mais a priori, certaines radiations qui n’agissent pas sur l’œil peuvent avoir les autres propriétés des rayons visibles. Autrement dit, dans un spectre pur, la partie visible ne constitue pas nécessairement tout le phénomène : il peut exister des lumières invisibles.

143. Spectre infra-rouge. Spectre ultra-violet.

1o. — On a d’abord reconnu qu’au delà du rouge existent dans le spectre des radiations décelables par la chaleur qu’elles produisent. Un thermomètre très sensible montre un accroissement de température ; mais c’est surtout avec la pile thermoélectrique ou le bolomètre qu’on effectue les expériences précises.

Toute radiation transporte une certaine quantité d’énergie ; si nous la recevons sur un corps qui l’absorbe entièrement, elle passe à l’état de chaleur. L’intensité de la radiation peut être mesurée par la quantité de chaleur apportée pendant une seconde.

La propriété calorifique est nécessairement liée à toute radiation ; elle se trouve naturellement dans les radiations visibles. Mais l’expérience montre qu’il n’existe aucune relation simple entre la quantité d’énergie transportée et l’effet sur la rétine. Par suite, rien d’étonnant à ce que certaines radiations qui n’agissent pas du tout sur la rétine, véhiculent des quantités considérables d’énergie.

Autrement dit, une même quantité d’énergie produit sur la rétine des effets entièrement différents, suivant la longueur d’onde de la radiation qui la propage.

Je reviendrai plus loin là-dessus.

2o. — Mais il peut également arriver que des radiations qui transportent si peu d’énergie qu’elles deviennent difficilement percep-