Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
CHAPITRE IV.

symétriquement divisée en deux tétracordes ; ut ré mi fa, sol la si ut.

Mais cette manière de procéder est très artificielle ; en particulier elle conduit à une sixième note la qui n’a aucune parenté directe avec la tonique, car il est difficile de considérer comme une parenté d’êlre à un certain nombre d’octaves au-dessous du vingt-septième harmonique. Nous retrouverons d’ailleurs ce la, quinte du , dans la gamme pythagoricienne.

Ne serait-il pas possible de décomposer autrement l’intervalle sol si de manière à obtenir une sixième note avant une affinité plus grande avec la tonique ? Il suffit, au lieu de reproduire exactement les intervalles ut ré mi fa, d’intervertir le ton majeur et le ton mineur ; on trouve enfin la gamme diatonique dite de Zarlin, gamme admise par tous les musiciens depuis plusieurs siècles :

                                                                                                       
ut. ré. mi. fa. sol. la. si. ut.
T. T'. t. T'. T t.


D’après la définition générale des affinités entre les sons posée par Helmholtz, à savoir qu’il y a affinité du premier degré quand les deux sons considérés ont des harmoniques communs, avec une parenté d’autant plus étroite que les harmoniques communs sont plus nombreux, il est clair que le la0 que nous venons de définir a une parenté encore étroite avec l’ut0 : son troisième harmonique mi2 est le cinquième harmonique de ut0, son sixième harmonique est le dixième du fondamental. Au contraire, le la0, faisant avec l’ut0 l’intervalle , a une parenté très étroite avec le 0 dont il est la quinte, mais une parenté quasi-nulle avec le fondamental.

Quant à la septième note, sa parenté avec le fondamental est très faible ; il ne faut donc pas s’étonner que sa hauteur soit,très mal fixée et prête toujours à contestation. On est tenté dans les mélodies de la rapprocher de l’octave de la to-