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CHAPITRE III.

chromatique complète ; on en obtient une en baissant certains harmoniques par l’introduction plus ou moins profonde de la main dans le pavillon. On donne ainsi les sons bouchés, voilés et incertains, dont le timbre s’oppose à celui des sons ouverts, harmoniques purs qui résonnent avec éclat.

Le cor présente au point de vue acoustique le grand intérêt de nous fournir la série complète des harmoniques.

En modifiant par des rallonges la longueur du tube, on peut modifier le fondamental et obtenir plusieurs séries harmoniques, nécessaires pour jouer commodément dans tous les tons.

La trompette marine est, pour les instruments à cordes, l’analogue du cor pour les cuivres. Elle se réduit à une table d’harmonie sur laquelle est fixée une corde dont on utilise toujours la longueur entière ; le doigt ne sert qu’à changer le numéro d’ordre de l’harmonique utilisé. L’instrument est aujourd’hui abandonné.


CHAPITRE III.
RÉSONANCE. THÉORIE DE L’OREILLE.


Nous exposons dans ce Chapitre la théorie physique de l’oreille. Il est important de fixer le point de vue d’où nous nous plaçons. Nous ne faisons pas de physiologie ; nous disons que tout se passe comme si l’oreille avait telle constitution mécanique. C’est aux physiologistes à chercher le mécanisme réel : mais, de ce qu’ils ne le trouvent pas ou ne sont pas d’accord, il ne résulte rien contre nos propositions. Il est fort inutile d’objecter que les fibres de Corti, par exemple, ne peuvent jouer tel ou tel rôle ; c’est complètement indifférent au physicien. Si les fibres de Corti n’interviennent pas, quelque autre orgaue intervient qu’il n’a pas à préciser.

Helmholtz précise, il est vrai, parce qu’il est à la fois physicien et physiologiste : nous laissons de côté ce qu’il dit. Séparant ainsi des questions très différentes, nous arrivons à asseoir un édifice moins grand d’une manière plus solide.