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I

Ue même que du fond de l’âme
Nous n’aimons d’un aveugle Amour
Que la vaillante et noble femme
Qui, jadis, nous donna le jour,
Dans l’Univers entier, de même
Il n’est sous le bleu firmament
Qu’une seule Terre qu’on aime
Comme une seconde maman :

C’est la Terre nationale
Qui de nos morts est l’immense tombeau ;
Pour garder la Terre natale
Soyons tous prêts à risquer notre peau :
Pour la Terre nationale
Serrons nos rangs sous le même drapeau !

II

C’est la Terre douce et féconde
Où la brise de Messidor
Fait onduler la Moisson blonde
Comme un Océan d’épis d’or.
C’est la Terre où, tous les Automnes,
La vigne cuite au gai soleil
Verse, joyeuse, à pleines tonnes,
Au monde entier son sang vermeil !

C’est la Terre…
III

C’est la verdoyante campagne
Qu’à Tolbiac sauva Clovis ;
C’est la Terre de Charlemagne,
De Roland, du « bon Roi Loÿs » ;