Page:Botrel - Les Chants du bivouac, 1915.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Nous n’avons pas cherché la guerre,
Mais, vingt dieux ! puisqu’on nous la fait,
Nous ne nous arrêterons guère
Que Guillaume à jamais défait.

Quand l’Alsace criait : « À l’aide ! »
Sous la botte de ce larron,
Petit sergent de Déroulède
J’ai, vingt ans, sonné du clairon ;

Et, jusqu’à ce que l’on m’égorge,
Tant bien que mal — même râlant —
Je veux sonner à pleine gorge
Comme Déroulède et Roland ;

Et ma chanson, alerte et pure,
Rythmant votre sublime essor
Ne s’arrêtera — je le jure —
Que vous triomphants… ou moi mort !

(Pont-Aven, 4 août.)