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» Quand il est revenu de mode,
» Innocents, de vous massacrer,
» Il est prudent de craindre Hérode :
» Couchez-vous sans bruit, sans pleurer ;

» Mettez dans un coin de la chambre,
» Et non dans l’âtre, vos souliers :
» Par ce triste vingt-cinq Décembre
» Les joujoux seront oubliés ! »

Et voici Noël — ô merveille ! —
Qui nous vient à bord du Jason
Et qui nous débarque à Marseille
Sa mirifique cargaison ;

Et, soudain, dans chaque chaumière
Retentissent de joyeux cris ;
Et l’Espoir, comme une lumière.
Éclaire les fronts assombris :

Des mamans au cœur lourd d’alarmes
Les bons rires sont retrouvés
Et — là-bas — les pères en armes
Rient de se sentir approuvés !

Ah ! sois donc béni par l’Enfance,
Oncle Sam, et sois-le par nous
Toi qui viens semer sur la France
De l’Espoir avec des joujoux ;

Et que les vents de l’Atlantique
Portent — lancés à tour de bras —
Aux petits enfants d’Amérique
Les baisers de nos petits gâs.

(25 décembre.)