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Il s’entraîne, il trime avec rage
Sans s’arrêter un seul instant :
Pour avoir du cœur à l’ouvrage
Le conscrit trime en chantant :
« Tra, la, la, la, la, la, la, la ! »
En chantant !

III

Mais le jeune « bleu » de naguère
Est presqu’un « grognard » aujourd’hui :
Le voilà « paré » pour la Guerre
Dès qu’on aura besoin de lui ;
Alors, vite, on casse une croûte
Et l’on s’en va, tambour battant :
Afin de raccourcir la route
Le Conscrit part en chantant :
« Tra, la, la, la, la, la, la, la ! »
En chantant !

IV

C’est le combat ! Le canon tonne !
» De quoi ? dit le conscrit joyeux
» Cette « romance » est monotone :
» La Marseillaise vaut bien mieux.
» Allons, enfants de la Patrie !… »
À ces mots, un obus l’étend :
Ainsi qu’il a vécu sa vie
Le Français meurt en chantant ;
Pour la Patrie il meurt, content.
En chantant !