C’est la baïonnette.
D’où lui vient ce nom ? Je ne sais pas. De père inconnu.
Avec un éclat de rire, il a dû naître au soleil dans la bouche d’un caporal qui sifflait, en train d’astiquer « l’enfant ». Aussitôt, comme un amadou battu par la pierre à fusil, il a pris feu, il a brillé, brûlé… sur toute la ligne… Rosalie !… On n’est pas bête. On avait compris. On avait deviné du premier coup, sans demander à personne, qui ça voulait dire. Et voilà que précisément, à cette minute, arrivant de Bretagne, ainsi que dans les vieux refrains, Botrel « vint à passer par là ». Il ne manqua donc pas de sauter sur cette Rosalie si avenante et d’en faire avec amour, en deux temps et trois mouvements, la chanson qui porte haut ce titre, et que vous connaissez déjà.
Elle est très belle.
Grâce à la Chanson si française, si joyeusement crâne de notre moderne Tyrtée, les partants de demain iront gaiement à la Victoire en fredonnant Rosalie !
… Dans les tranchées, ils sont gais, ils ont de l’esprit, des mots à l’emporte-boche ; ils chantent la Marseillaise et Rosalie…
… Nos soldats n’ont pas besoin seulement du bon ravitaillement que leur distribue l’intendance ; il leur faut aussi des vers et des chansons : Rosalie et la Marseillaise ; sans cela, ils se battraient, non avec moins de courage, certes, mais peut-être avec moins d’entrain, pour la France !
« ROSALIE »
- ↑ L’accompagnement pour piano est en vente chez M. Ondet, 83 Faubourg Saint-Denis, Paris.