Voici que, soudain, réveillées
Par le bruit double de l’airain,
(Canonnade et carillonnées),
Par-dessus le pays lorrain,
À la « doulce France » envahie,
Elles criaient : « Sursum Corda !
Va, va toujours ! Même meurtrie,
Va, bataille le bon Combat !
» La Victoire n’est pas prochaine :
11 faut lutter, souffrir encor…
Qu’importe ! puisqu’elle est certaine,
Au ciel inscrite en lettres d’or ;
» Courage ! le grand jour se lève,
Car Dieu le veut qui veille là :
Dieu de Jeanne et de Geneviève
Et non pas celui d’Attila ! »
Puis, les douces Voix entendues
Moururent avec l’Angélus ;
Les Voix des Saintes s’étaient tues,
Mes sens ne les percevaient plus
Que mon cœur entendait encore
Avec la foi des vieux Croisés
L’annonce de la grande Aurore
Promise à nos cœurs angoissés.