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III

Mais le flot prussien toujours monte
Cyniquement lâche et cruel,
Et lorsque le soir on se compte
Bien des noms manquent à l’appel…
Et le brave gâs
Fredonne tout bas :
« Pour grossir la Flotte française
Puisqu’il faut plus d’un moussaillon,
J’épouserai ma Paimpolaise
En rentrant au pays breton ! »

IV

Puis, lorsque la mort le désigne
L’appelant de sa rude voix,
Le petit Breton se résigne
En faisant un signe de croix ;
Et le brave gâs
Quand vient le trépas,
Serrant la médaille qu’il baise,
Agonise au creux d’un sillon
En songeant à la Paimpolaise
Qui l’attend au pays breton !