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M. Duflair. — Flair…

L’Étranger. — Comme vous disé ! (Montrant Yves.) Voulez-vous emporter cette baby dans son chambre et consigner par écrit l’enquesture de tout à l’heure ? Vous m’excuiouserez ?

M. Duflair, vexé. — Dame ! Ordre du Ministre ! (Il sort à gauche avec Yves.)

L’Étranger, à John, lui donnant de l’argent. — John ! Paie that coachman ![1].

John. — Yes, sir ! (Il sort par le fond.)


Scène IX

L’ÉTRANGER, FRANÇOIS et JACQUES

L’Étranger. — Causez à présent.

Jacques. — Eh bien ! voilà. Les Kéravel étaient donc trois frères : l’aîné, M. Robert, Dieu ait son âme ! le deuxième, le bon monsieur Jean que vous avez vu ici tout à l’heure… et, enfin, le dernier, monsieur Henry : celui-là était le vrai descendant de l’ancêtre, le Corsaire ; batailleur, brutal, entêté ! cognant sur tout le monde, parents, maîtres et domestiques ; renvoyé de tous les collèges ; l’épouvante des siens, quoi ! le chagrineux de sa pauvre mère qui, cependant, l’aimait avec faiblesse !

L’Étranger. — Qu’est-il arrivé de lui ?

Jacques. — Il disparut un beau jour, au moment de tirer au sort… et, depuis, on ne l’a jamais revu.

L’Étranger. — Alors, selon vous ?

Jacques. — Selon moi… il est mort… et cela vaut mieux pour tous !

François. — Sûr… cet homme est mort !

  1. Payez le cocher ! (prononcer : Pao dat coutch’meun !)