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M. Duflair, souriant. — Dame… au ciel… on retarde un peu.

L’Étranger. — Voyons. (Il lit les titres.) La Polka des Angliches.

M. Duflair, riant. — Attrape !

L’Étranger. — Sambre-et-Meuse ; Le Biniou ; La Paimpolaise.

M. Duflair, dédaigneux. — Un tas de rengaines, quoi !

L’Étranger. — Oh ! un inconnu cylindre…

Yves. — Oui. Celui-là était sur l’appareil. (Fièrement.) Je l’ai démonté moi-même… sans le casser !

L’Étranger. — Mais il y a cependant un commencement d’enregistration…

M. Duflair. — Un raté.

L’Étranger. — Voyons ce que cela raconte. (Il met le cylindre et remonte l’appareil.) Écoutons :

Le Phonographe :

Cher Yvonnet, gai petit ange,
Par ce froid matin de Noël
Écoute cette voix étrange
Mais qui descend, tout droit, du ciel :

Yves, ému. — Papa ! Papa ! C’est la voix de papa !

L’Étranger. — Ah ! Ah ! chut ! écoutons :

Le Phonographe, qui continue :

Qui descend du ciel pour te dire
D’être bon pour les gueux tremblants
Et d’égayer d’un doux sourire
Leurs humbles cœurs, toujours dolents.
Ah ! au secours !… À l’assassin !… À moi !…

Yves, épouvanté. — Papa ! Papa !

M. Duflair. — Que signifie ?

L’Étranger. — Chut !

Le Phonographe. — Toi ! Toi ! Que t’ai-je fait, misérable ? Caïn ! Caïn ! Caïn !…