Quand vient Noël, la vie est rude
Aux indigents ;
Fait plus frisquet qu’à l’habitude,
Mes bonnes gens !
Ouvrez la porte au pauvre hère
Sans feu, ni lieu ;
Donnez, donnez à Jean-Misère
La Part-à-Dieu !
La Part-à-Dieu !
Robert. — Qu’est-ce que c’est ?
Jacques. — Un pauvre chercheur de croûtes.
François. — Qu’il mendie ailleurs !
La voix, se rapprochant pendant ce qui suit :
Devant vos seuils faut-il qu’on meure
Comme des chiens ?
Dieu maudirait votre demeure,
Mauvais chrétiens !
Chasseriez-vous la Vierge Mère
Avec son Fieu ?
Donnez, donnez à Jean-Misère
La Part-à-Dieu !
La Part-à-Dieu !
Robert. — Fais-le entrer, vieux Jacques. (Jacques sort.) C’est aujourd’hui Noël, mes amis, ne l’oublions pas.
Jean. — Mais, mon frère, c’est peut-être un malfaiteur. Qu’on l’accueille à la cuisine, passe encore… mais ici.
Robert. — Il demande la part à Dieu : nous la lui devons. Et puis, si l’on raisonnait ainsi, on ne ferait jamais la charité. (Le chemineau, guidé par Jacques, paraît. Il est déguenillé, couvert de neige et a des sabots aux pieds.)
Scène IV
Robert. — Entrez, bonhomme, entrez hardiment !
Pierre-qui-roule. — Pardon, excuse…