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François. — Et n’oublie pas de laisser tes sabots dans la cuisine, hein ?

Jacques. — On n’oubliera point, m’sieur François, on n’oubliera point ! (À part, en remontant.) Quel vilain grognon, tout de même !


Scène III

Les mêmes, ROBERT

Robert, souriant. — Qu’y a-t-il encore, François ? Je t’entendais gronder notre bon vieux Jacques. Qu’a-t-il fait ? (Jacques, près de la porte, s’arrête.)

François. — Il a traîné ses sales sabots par ici…

Robert. — Bah ! notre vieux manoir en a vu bien d’autres au temps de notre grand ancêtre, le Corsaire, quand il recevait ici ses rudes bourlingueurs. Et puis, s’ils sont sales, les sabots du vieux Jacques, c’est qu’ils se sont salis à notre service. Ils mériteraient donc une place d’honneur.

Jacques. — Oh ! Monsieur le Baron, vous êtes trop honnête ! Ah ! vous tenez ben, vous, de notre chère dame, défunte votre sainte mère !

Robert, lui serrant la main. — Va, mon bon Jacques, va à ton affaire.

Jacques, sortant. — Ça c’est du bon monde. Ah ! dame oui, dame ! Pour du bon monde, ça c’est du bon monde.


Scène IV

Les mêmes, moins JACQUES

François, hausse les épaules et va pour sortir. — Enfin !

Robert. — François ! (François ne se détourne pas.) Henry ?

François, vivement. — Chut ! pas ce nom ici, hein ?… Que me veux-tu ?